19 Juin 2023
Par Spencer Fernando
Traduction MCT
La réponse de la GRC à la demande d'accès à l'information de Democracy Watch révèle que "l'affaire fait actuellement l'objet d'une enquête".
Ce n'était pas le titre que les libéraux voulaient voir le jour même où quatre élections partielles fédérales ont lieu :
"La GRC confirme qu'elle enquête sur l'obstruction à la poursuite de SNC-Lavalin par Trudeau et des membres du Cabinet"
Selon Democracy Watch, la réponse de la GRC à l'une de ses demandes d'accès à l'information révèle que Justin Trudeau ainsi que d'autres anciens hauts fonctionnaires font l'objet d'une enquête pour leur rôle dans les pressions exercées sur Jody Wilson-Raybould pour qu'elle mette fin aux poursuites contre SNC-Lavelin, ce qui a finalement conduit Wilson-Raybould à démissionner, puis à être retirée du Parti libéral :
"Aujourd'hui, Democracy Watch a publié la réponse qu'elle a reçue récemment à sa demande d'accès à l'information (ATIA) déposée auprès de la GRC le 27 juillet 2022. La lettre de réponse de la GRC, datée du 25 mai 2023, confirme qu'elle enquête sur l'allégation selon laquelle le Premier ministre Justin Trudeau, l'ancien ministre des Finances Bill Morneau, certains membres de leur personnel et l'ancien greffier du Conseil privé Michael Wernick, ont fait obstruction à la justice en faisant pression sur Jody Wilson-Raybould, alors procureur général, pour qu'elle mette fin aux poursuites contre SNC-Lavalin en 2018."
"En annexe de la lettre de réponse se trouve un document de 96 pages dont 86 pages entièrement expurgées parce que "cette affaire fait actuellement l'objet d'une enquête". Seule la lettre de 5 pages adressée par Democracy Watch à la GRC en février 2021 n'est pas expurgée, et quatre pages sont entièrement expurgées parce qu'elles ne sont "pas pertinentes" et une page parce qu'elle est "redondante"."
Duff Conacher, cofondateur de Democracy Watch, a fait remarquer que la GRC aurait dû en informer les Canadiens il y a des années :
"La GRC aurait dû confirmer il y a longtemps qu'elle enquêtait sur la situation étant donné les preuves, et que plus de quatre ans se sont écoulés depuis que la situation a été rendue publique, et presque quatre ans depuis la décision du commissaire à l'éthique concluant que le Premier ministre Trudeau a violé la loi fédérale sur l'éthique en exerçant des pressions sur le procureur général. Étant donné que quatre années se sont écoulées, il est difficile de croire que l'enquête n'a pas été achevée, et cela soulève de nombreuses questions auxquelles la GRC doit répondre".
M. Conacher a demandé si l'action était délibérément retardée :
"La GRC et les procureurs attendent-ils une troisième élection fédérale ou font-ils ce qui arrive souvent au Canada lorsque des politiciens et des fonctionnaires puissants sont impliqués dans des activités illégales présumées, c'est-à-dire qu'ils retardent les choses dans l'espoir de pouvoir enterrer les résultats de l'enquête ?
Scandale après scandale
Les libéraux sont déjà en difficulté dans les derniers sondages d'opinion, le scandale de l'ingérence dans les élections en Chine ayant entamé leur soutien. La récente démission de David Johnston, le "rapporteur spécial" choisi par Trudeau, a été le dernier coup porté au gouvernement. L'ingérence de la Chine dans les élections - et l'absence de réaction de M. Trudeau face à cette ingérence - est le plus grand scandale auquel les libéraux ont été confrontés depuis le scandale SNC-Lavalin.
Aujourd'hui, la nouvelle selon laquelle Trudeau et d'anciens hauts fonctionnaires font l'objet d'une enquête pour obstruction à la justice remet ce scandale sur le devant de la scène.
Les Canadiens se voient une fois de plus rappeler que Justin Trudeau et son gouvernement sont en proie à des problèmes d'éthique depuis un certain temps et que M. Trudeau exige le pouvoir d'imposer aux Canadiens des règles qu'il ne semble pas disposé à s'imposer à lui-même.
Ce soir, nous saurons si cette révélation a un impact sur les élections partielles, mais le véritable impact se fera sentir à moyen et à long terme, car le soutien des libéraux risque de s'éroder encore davantage.