7 Mai 2025
Par Caitlin Johnstone
Traduction MCT
Il n’y a absolument aucune excuse pour continuer à bavarder à propos des otages et du Hamas après que les États-Unis et Israël ont déclaré que l’objectif était le nettoyage ethnique complet de Gaza.
Benjamin Netanyahou a déclaré jeudi que la libération des otages israéliens à Gaza n'était pas sa priorité absolue, suggérant plutôt que la défaite du Hamas devrait primer sur un accord sur la prise d'otages.
« Nous avons de nombreux objectifs dans cette guerre », a déclaré Netanyahou. « Nous voulons ramener tous nos otages. C'est un objectif très important. En temps de guerre, il y a un objectif suprême. Et cet objectif suprême est la victoire sur nos ennemis. Et c'est ce que nous allons accomplir.»
Rien de ce que le Premier ministre a dit ici n'est vrai ou valable, à moins que par « ennemis », il entende « tous les Palestiniens de la bande de Gaza ».
Netanyahou a été assez transparent sur le fait que l'objectif ultime d'Israël à Gaza n'est ni de libérer les otages ni de vaincre le Hamas, mais de s'emparer du territoire palestinien et d'en expulser les habitants. Il a ouvertement déclaré qu'Israël occuperait Gaza par la force militaire, excluant totalement la possibilité d'un quelconque gouvernement palestinien pour l'enclave. Il a également déclaré vouloir mettre en œuvre le plan de nettoyage ethnique du président Donald Trump pour Gaza, qui prévoit explicitement l'expulsion de « tous » les Palestiniens et leur impossibilité de revenir.
Ils ont donc été parfaitement clairs. Il ne s'agit pas du Hamas, sauf qu'un groupe de résistance armé rendra difficile l'expulsion forcée de tous les Palestiniens de Gaza. Et il ne s'agit certainement pas d'otages.
Et pourtant, curieusement, c'est ainsi que la classe politico-médiatique occidentale continue de présenter cette attaque. Ils appellent cela la « guerre d'Israël contre le Hamas », alors qu'il ne s'agit en réalité que d'une opération de nettoyage ethnique non dissimulée. Ils rabâchent sans cesse le 7 octobre, les otages et le terrorisme, alors qu'il a déjà été clairement établi que cela n'a rien à voir avec tout cela. Ils font comme si l'aveu n'avait jamais été fait.
Il est absolument inexcusable de continuer à rabâcher à propos des otages et du Hamas après que les États-Unis et Israël ont déclaré que l'objectif était le nettoyage ethnique complet de Gaza. Ils vous ont dit de quoi il s'agissait vraiment. Ils l'ont dit. Avec leurs trous de nez. Ils vous l'ont dit directement. Fin du débat.
Israël cherche des moyens de purger Gaza des Palestiniens depuis des générations. C'est tout ce qui a toujours été en jeu. Ni le 7 octobre. Ni les otages. Ni le Hamas. Ni le terrorisme. Tout dans les opérations israéliennes à Gaza indique que leur véritable objectif est de chasser les Palestiniens d'un territoire palestinien, et non de libérer les otages ou de vaincre le Hamas. Et puis, lorsque Trump a pris ses fonctions, ils ont commencé à l'admettre ouvertement.
Comment se fait-il que ce ne soit pas le sujet principal de la conversation à chaque fois que Gaza est évoqué ? Comment se fait-il que ce ne soit pas le début, le milieu et la fin de chaque discussion ?
C’est comme si un policier fixait la caméra de son téléphone tout en étranglant un homme noir et en disant : « Je tue cet homme parce que je suis raciste et que je veux tuer des Noirs », et qu’après, tout le monde continue de dire : « Résistance à l’arrestation » et « On ne sait pas ce qui s’est passé avant le début de l’enregistrement vidéo ». Il a dit ce qu’il faisait et quelles étaient ses motivations de sa propre bouche.
On n’a plus le droit de déblatérer sur le Hamas, le 7 octobre ou les otages pour défendre les actions d’Israël à Gaza. Ce n’est plus possible. Si vous voulez défendre les actions d'Israël à Gaza, le seul sujet de discussion est de savoir s'il est acceptable ou non de chasser de force une population entière de sa patrie historique en la bombardant, en lui tirant dessus et en l'affamant systématiquement, tout en détruisant ses infrastructures civiles, uniquement en raison de son appartenance ethnique.
C'est de cela dont il est question. Rien d'autre. De cela et de cela seulement.